OBSLAB

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lundi 4 mai 2015

Compte-rendu provisoire de la première réunion publique ce lundi soir sur le nouveau PLUM (Plan local d'urbanisme métropolitain) à Nantes



Grande manœuvre de « concertation » en vue de la rédaction de ce PLUM, qui... « plumera » les anciens PLU (ou POS) communaux, car désormais, tout ceci est métropolitain, c'est la loi ! Le processus de rédaction va durer des années, préparez-vous.

L'OBSLAB était bien présent à cette première réunion publique présidée par Pascal Prat, vice-président de Nantes Métropole, et accessoirement maire de Saint-Jean-de-Boiseau, et par Alain Robert, adjoint de Johanna Roland à la mairie de Nantes. C'était ce soir lundi 4 mai 2015, à l'ex-Manufacture des tabacs.

Comme d'habitude dans ce genre de réunion, les films et diapos projetés, les questions infinies de procédures de concertation, avec leur labyrinthe plein de bonne volonté, mais aussi de malice, prennent presque toute la place, forcément au détriment des questions de fond. Mais c'est le jeu des consultations dites « participatives ».

On notera quand même que ce soir on invitait sans problème la salle à prendre la parole au micro, ce qui est interdit lors du « Grand » débat sur la Loire.

Nous n'étions qu'une cinquantaine de citoyens, à la Manu, et seulement une quarantaine deux heures plus tard, ce qui est quand même assez peu pour une agglo de centaines de milliers d'habitants, surtout à Nantes qui se vante d'accueillir 100 000 habitants de plus d'ici 2030, au risque de se surchauffer dans la transformation productiviste de la grenouille en bœuf...

Nous étions donc dans le monde merveilleux de Johanna Roland, où le développement est forcément « durable », la ville évidemment « facile », l'habitat « diversifié », les transports « agréables », etc.

À part quelques riverains soucieux pour leurs impôts locaux ou désespérés par la survenue d'un immeuble de cinq étages au dessus de leurs jardins, il y eut peu de questions intéressantes, si ce n'est celle très pertinente d'un comité « Résistance à l'agression publicitaire », s'inquiétant du Règlement local de la publicité, et qui est parti déçu, car les élus présents n'ont pas du tout parus concernés par ce sujet important.

Pour sa part, l'OBSLAB a posé trois questions publiques (trois seulement là où on aurait pu en poser une trentaine sur des sujets tous sensibles et urgent). A vérifier sur la vidéo captée, si elle est diffusée par nos autorités.

1 – Nous avons demandé aux élus présents de clarifier le statut de ce PLUM qui n'offre aucune sécurité juridique et normative aux habitants, s'il est possible de le modifier ultérieurement à volonté par les élus de Nantes Métropole (exemple : quand un promoteur ayant acquis un terrain exigera qu'il soit constructible, et qu'on puisse y élever des édifices de cinq étages en modifiant les zonages de hauteurs, ou d'y créer une activité polluante, etc).
Et si ce PLUM n'est pas plus stable qu'une promesse de bonimenteur, pourquoi s'y intéresser ? À quoi bon perdre son temps en concertation lourdingue ?
Confirmation franche des élus présents. Oui, le PLUM est un « document vivant » et Nantes Métropole peut le modifier ou le réviser partiellement à peu près quand elle veut et où elle veut (même si le citoyen bénévolant aura quand même droit d'émettre son avis purement consultatif lors d'une enquête d'utilité publique, si toutefois il est suffisamment vigilant pour en prendre connaissance à temps).
Il fallait que ce soit dit. Vous êtes prévenus.

2 – Seconde inquiétude de l'OBSLAB. Le déplacement du Centre hospitalier, vu sous l'angle des déplacements des usagers, et aussi et surtout des milliers de personnels qui y travaillent, y compris à la nuit. L'OBSLAB : avez-vous modélisé les problèmes que peut poser une ligne de tram en bout de réseau, alors que l'Hôtel-Dieu était lui idéalement situé au croisement de toutes les lignes ?
Réponse des élus : oui, nous en sommes conscients, et d'ailleurs la décision de déplacer l'hôpital est irrévocable (on résume la réponse, mais on ne la déforme pas, même s'il est permis de la juger peu satisfaisante).

3 – Troisième et dernière inquiétude de l'OBSLAB. Il est question d'un franchissement de la Loire entre Rezé et Chantenay, pour faire entrer un flux massif de voitures du sud-Loire vers le centre-ville, afin de soulager Cheviré qui est thrombosé. N'avez-vous pas le sentiment ainsi de rompre avec 40 années de politique publique cohérente visant à éviter de faire entrer la voiture en ville (depuis Chénard, maire PS de 1977 à 1983) ? Et avez-vous modélisé l'impact concret de ce projet de circulation automobile sur les quartiers concernés ?
Réponse décevante mais intéressante des élus (Alain Robert) : Il n'y a pas que Cheviré qui est engorgé, il y a aussi le Pont Anne-de-Bretagne. Si nous créons un nouveau franchissement, nous allons donc désengorger ce pont situé en plein centre, et ainsi ce pont serait disponible pour des projets nouveau, tels... qu'une ligne de tramway.
Ceci est intéressant, car cela dévoile l'un des projets non-dits des élus nantais. Même si l'on se demande comment pourrait-être créée une ligne de tram à cet endroit, alors qu'on vient de nous dire que la ligne neuve desservant le futur hôpital sera raccordée par Mangin (ligne immensément coûteuse, on le sait, alors qu'on a déjà renoncé à créer du tram pour le busway du sud-est, et ligne qui externalise sur le contribuable nantais le coût du nouveau CHU, lequel ne servira qu'à masquer la suppression austéritaire de centaines de lits d'hôpital public, comme les Nantais ne le savent pas encore).
Alors Mangin ou Anne-de-Bretagne pour un nouveau tram ? Les deux mon capitaine, si l'on fait une boucle ??? Pour en savoir plus, il faudrait deviner les intentions des élus, ou se transformer en petite souris cachée dans le bureau de Madame Roland.
Vous en saurez peut-être plus lors des prochains épisodes.
Et pour l'instant, c'est la fin de ce compte-rendu de réunion publique, évidemment frustrant, mais en toute vigilance citoyenne de l'OBSLAB.


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